L'actualité de la crise : ON NE CHANGE PAS UNE ÉQUIPE QUI GAGNE ! par François Leclerc

Billet invité

Welt am Sonntag, l’édition dominicale du quotidien allemand Die Welt, annonce en manchette « un plan secret pour la nouvelle Europe » concocté par Herman Van Rompuy, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et José Manuel Barroso, les dirigeants des quatre grandes institutions européennes. Il serait destiné à être présenté pour adoption au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la fin du mois.

Présenté comme un approfondissement décisif de la construction européenne, ce plan reposerait sur la réalisation de trois unions – bancaire, fiscale, politique – ainsi que sur un programme de réformes structurelles appliquées au droit du travail et aux financements sociaux. Bien à la manière de ces gestes larges et de ces visions se voulant structurées que les dirigeants affectionnent quand il faut régler les problèmes du monde. De quoi aussi permettre la rédaction d’un communiqué final ronflant, leur péché mignon.

Les deux premiers volets auraient vocation à régler les deux faces de la crise de l’endettement. L’union bancaire européenne avec une triple vocation : supervision du secteur, garantie des dépôts et réunion d’un fonds d’intervention d’urgence. L’union fiscale reprendrait les dispositions du pacte d’austérité budgétaire, si possible en les durcissant. Une union politique viserait à donner à l’ensemble une légitimité démocratique. Enfin, un programme de réformes structurelles réaffirmerait les orientations destinées à redonner à l’Europe sa compétitivité perdue, décalque implicite des lois Hartz de réforme du marché du travail allemand des années 2003 à 2005. La réforme des comptes sociaux serait mise sur le compte de cette récente découverte imprévisible : le vieillissement de la population.

Répondant à l’exigence d’une « vision » lancée par Mario Draghi, application de la « méthode de travail » préconisée il y a une semaine sans plus d’explications par Herman Van Rompuy, ce plan est une compilation des approches qui ont progressivement émergé, auxquelles a été adjoint un volet politique afin de les rendre plus présentables. Avec comme objectif de conforter le choix stratégique déjà effectué en le complétant pour le système bancaire, à la lumière des derniers événements. Et d’accorder en compensation quelques verroteries côté relance.

On utilise parfois l’expression tirer des plans sur la comète qui s’applique parfaitement à ce projet. En premier lieu parce qu’il bute sur le financement des fonds de garantie et d’intervention d’urgence de l’ « Union bancaire ». Combien d’années faudra-t-il en effet pour que la taxe sur les banques qui est envisagée produise la cagnotte qui rendra crédible le premier fonds et permettra d’actionner le second ? Cette union devra, d’une manière ou d’une autre, être adossée à des financements publics, MES (Mécanisme européen de stabilité), BCE, ou addition des deux.

L’union fiscale a déjà donné lieu à d’intenses discussions, avec comme résultat l’assouplissement de ses dispositions les plus contraignantes. Revenir sur ce sujet, alors que le processus de ratification du traité budgétaire est en cours, est peu vraisemblable. Par ailleurs, même les règles les plus strictes ne résistent pas à l’épreuve du feu, les précédentes dispositions du traité de Maastricht sont là pour le prouver.

À propos des réformes structurelles, un accord politique exprimé en termes généraux est toujours possible, mais qu’en sera-t-il de son application pays par pays ? Pour l’apprécier, il suffit de revenir sur l’histoire de nombreux épisodes européens… Enfin, si l’on croit comprendre qu’un volet politique est nécessaire afin de faire passer des abandons de souveraineté, la période est-elle propice pour les proposer ?

Dans chaque pays, à commencer par l’Allemagne, un tel plan va susciter réticences et rejets. Rééditer à l’échelle européenne les chantages démocratiques réalisés en Irlande et en Grèce n’est pas un mince programme. S’il voit le jour, ce plan va prétendre reprendre la main, mais il n’en restera pas moins inapplicable.

La stratégie de désendettement dans laquelle il persévère a fait la preuve qu’elle ne fonctionne pas, accentuant un plongeon dans la dépression économique sans perspective d’en sortir. Les réformes structurelles n’auront comme principal effet que d’accroître les marges des entreprises transnationales et de restreindre les budgets publics nationaux. Mot doté de pouvoirs magiques, la croissance est d’autant moins une panacée qu’elle restera introuvable.

On ne change pas une équipe qui gagne !

150 réponses sur “L'actualité de la crise : ON NE CHANGE PAS UNE ÉQUIPE QUI GAGNE ! par François Leclerc”

  1. Ce plan est la solution de l’avancée fédéraliste ordo-libérale, soit tout simplement l’extinction programmée de la souveraineté citoyenne, de la démocratie. Nous n’avons d’autres choix que d’y résister de toutes nos forces. Je ne vois pas le Ps lutter contre cette évolution. Il convient d’en tirer des conclusions pour les législatives, afin de préparer les luttes sociales qui suivront.

    1. En France, les élections, c’est plié, joué d’avance. En Grèce, non.

      Le scénario français, dans les mois qui viennent, je le pressens comme ça:
      1) le 17 juin, les législatives donnent une majorité (pas écrasante) à Hollande
      2) le même jour, les grecs donnent une majorité à siriza
      3) dans les jours ou semaines qui suivent, l’Espagne, l’Italie, la France entrent dans la tourmente
      4) on prend comme prétexte de « sauver » l’Espagne pour abandonner la Grèce et peut-être le Portugal et l’Irlande
      5) Hollande reçoit son audit demandé à la Cour des Comptes, il dit « la situation catastrophique, c’est maintenant », et on applique de la politique libérale avec des réformes dites structurelles.
      Bref, il fait comme Papandréou 2 mois après être arrivé au pouvoir. Lui aussi avait commandé un audit et s’en était servi pour retourner sa veste et justifier sa politique.
      De son côté Monti, Cameron, Rajoy et Merkel en font autant.
      6) Cela permet de mettre en oeuvre le plan ci-dessus décrit.

      Dans les 2 à 3 ans, on se prend une politique de déflation massive par les salaires et la destruction des Etats-providence. Les dirigeants de l’Europe nous enfoncent dans une Grande Dépression en croyant sauver la situation.

      CEPENDANT, il est probable que les USA avec Obama en tête, fassent tout pour qu’on tente de repousser l’austérité jusqu’aux élections présidentielles US.
      En effet, si la crise européenne s’étale aux Etats-Unis (d’où elle provient, voir crise des subprimes), Obama est fichu.
      Là, il y a une inconnue: les USA ont-ils encore les moyens de repousser l’échéance? l’Europe aussi? la Chine?

      1. Le processus est inevitable, le timing ppeut varier d un chouia, mon Dieu ou allons nous?

      2. Sans changement radical des politiques actuelles , ce que vous décrivez est des plus probables…et le chaos qui s’en suivra aussi…
        Tous aux abris…de campagne !

      3. 100% d’avoir avec vous Tano : l’équipe même de Hollande à l’Elysée est inflitrée par la Banque Rotschild : Emmanuel Macron : on promet une carrière fulgurante à un jeune inspecteur des finances ambitieux et dévoué à son ancien employeur, qui en échange va tout verrouiller de l’intérieur :

        On ne change pa snon plus une équipe qui gagne en France ==(
        http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/05/16/emmanuel-macron-un-banquier-d-affaires-nomme-secretaire-general-adjoint-de-l-elysee_1702135_823448.html

      4. @Tano

        Raison de plus pour qu’il y ait un fort contingent à gauche pour peser sur le PS. Il reste une semaine pour tenter de porter les thèmes cruciaux dans le débat public. Les media cadenassent mais il faut tenter tout de même sinon c’est la cata et un boulevard pour une droite recomposée autour du Fn ensuite.

      5. « croyant sauver la situation », je vous cite.
        Cela voudrait dire qu’ils auraient bien aimé sauver l’état providence et les droits des citoyens, mais qu’ils n’y sont pas arrivés parce qu’ils ont fait des erreurs ?
        J’ai un doute.
        Je regarde toujours à qui profite le crime.
        Et j’en vois une poignée qui vont pouvoir réorganiser « leur » monde à « leur » sauce. Ils auraient voulu arriver à ce résultat, qu’ils n’auraient pas mieux fait.
        Nous faire travailler comme des esclaves, sans droits ni lois, nous exterminer si nous sommes trop nombreux et si nous faisons trop de bruit…..non, je pense que ce scénario de destruction en cours est certainement très appréciable pour certains.
        Mais je pense également qu’ils n’y arriveront pas, parce que les temps changent et que beaucoup se réveillent. La ficelle est devenue trop grosse et il va y avoir un grand nettoyage dans les temps à venir : Charest au Québec va perdre sa veste, qu’il la retourne ou pas, et beaucoup d’autres suiront.
        Les temps à venir vont être difficiles mais passionnants.

      6. Bien vu, Valérie.
        Ceci écrit en ne pensant pas à une théorie du complot, mais à un état d’esprit des dirigeants auto-induit par une situation générale.
        Le pire est toujours de sortir un élément de son contexte.
        Le mieux étant de sortir le pire du contexte.

      7. Je pense qu’ils lâcheront bien plus que vous ne coyez tous (les financiers, càd les très gros)…

        Assis sur un tel paquet de virtualité, à bien regarder des colonnes de chiffres dans des bilans numériques, où le collatéral ne veut plus dire grand chose. Réalistes quand à la menace qui plane sur le système, c’est à dire sur eux, les key players feront de grandes concessions. Le but étant bien sûr de concerver les manettes.

        Tout le reste est littérature.

        Donc ça peut tenir encore assez long.

    2. Ne pas oublier la forte tendance à faire passer les problèmes structurels pour des questions de culture et de différence entre les Peuples, à commencer par la Grèce. Les médias se lâchent…
      A lire cet article : Salauds de grecs, par l’Espoir.
      Cordialement

      1. Dans un mois : « Enfoirés d’Espagnols, font tout le temps la sieste », « les Italiens ont la triche dans les gènes », etc

    3. Il est probable que le système soutenu par Merkel et suiveurs est en train de s’effondrer; les banques allemandes retirent leurs options des pays de l’Europe du sud. Cela peut être le début de la fin. L’argent est à l’économie ce que le sang est au corps.

  2. Encore un nouveau plan génial !

    Je pense que ce nouveau plan génial va marcher !

    Cette fois-ci, ça va marcher !

    1. Hollandréou risque de dire banco à ce nouveau plan, surtout quand on voit qui a préparé son projet économique d’alternance…. Emmanuel Macron, associé chez Rotschild…

      On va me répondre qu’il faut des banquiers pour réformer le secteur bancaire : le résultat est là depuis 2008….

    2. @ BA Ah Là ! Appliquons dès aujourd’hui ce plan, car nous aurons seulement l’éternité pour en souffrir. Tenez pour certain que si la rigueur et vos souffrances tardent longtemps à porter leur fruit ou semblent même n’en donner aucun, elles n’ont été ni vaines, ni inutiles. Car Un jour viendra …
      Où la Récolte sera abondante en âmes pressées, écrasées, vidées entièrement de leurs propres désirs et elle sera portée en un seul Trophée, comme un tendre Troupeau à qui on aura donné pour seule Règle : marche droit devant toi et ne suit que la parole d’Or jusqu’aux pieds de l’Hôtel des sacrifices.

      – Le monde court à sa perte !!! hurle le Pirate , perdu dans les nuées.
      – Que nenni ! siffle le Vampire – il sera sauvé par leur meilleur Argent !
      … J’ai déjà son goût à la bouche !

  3. Dérision du titre, ça sent la grosse déprime 🙂

    Peut-être que si on changeait juste… l’orthographe :

    croîs sens
    ou
    crois sens

    1. ouuui,

      Mais il y avait aussi en 8 lettres « crôa sens »… Ca colle mieux à l’orientation prise ces derniers jours.

  4. Tout ça, ça donne envie que les grecs renversent la table une fois pour toute le 17 juin, et que cela enclenche rapidement la désagrégation de l’euro.

    Allez, M. le Bourreau, qu’on en finisse! Et vite!

  5. François Leclerc me semble plus nerveux que d’habitude…
    L’agacement perce l’ironie. Ce « plan secret » des Dalton sent mauvais… et sera adopté.
    Tout se déroule comme prévu. On va rentrer dans le dur et peut- être le métal.

      1. Un billet de Jorion sur l’acid house? J’y crois pas trop. Mais bon, les événements…

  6. Ajoutons juste un codicille à ce plan : L’Allemagne retourne au mark, celui-ci devient tout de suite aussi surévalué que le Franc Suisse, et l’équilibrage des flux de capitaux entrant et sortant en Allemagne se fait par la stimulation que causent les mahousses importations que les allemands se voient de faire alors avantageusement.
    Et pendant qu’ils méditent sur le chômage qui en résulte, c’est un répit qu’on prend pour repenser le travail et les ressources de la planète.

    1. Ou bien, on tue l’euro….pour en créer un nouveau. L’épargne est détruite mais la dette l’accompagne….les créditeurs en colère s’applique aux réformes structurelles….le peuple plongé dans l’incertitude et la souffrance, explose et prend en otage la démocratie…. À partir de là, le chaos, ou pire…une fenêtre d’ouverture et de tire pour instiller un probable renouveau…
      Quelle philosophie nous aidera à passer ce cap? Peut être un nouvel humanisme intégrant à la fois les aspects de l’existentialisme et de la pensée complexe.
      L’homme jeté dans un monde fractal où son angoisse et sa responsabilté l’obligeront à s’engager dans de nouveaux actes pour rester en accord avec lui, avec son environnement local et sa dimension mondiale.
      En résumée: Une belle période pour observer la nature et la condition humaine en période d’adaptation chaotique! les générations futures et passées doivent nous envier !!!

      1. Une belle période pour observer la nature et la condition humaine en période d’adaptation chaotique! les générations futures et passées doivent nous envier !!!

        BEAU RÉSUMÉ Lac ! Vous êtes Calé !
        En effet, c’est souvent de la Cale, au plus bas du Navire, où l’on voit Si…On prend l’eau ou pas.
        Fractionnellement, c’est fatal !
        Cette crise débouchera forcément vers un endroit où il sera possible de mettre le gros poisson en cale sèche ! Sinon… Droit vers la Fosse profonde !!

        … Une fenêtre d’ouverture ?

        La réponse est dans la question Lac.
        Homme heureux qui philosophe, sait naviguer contre vents et marées et passer le cap local, se guide avec un ciel toujours étoilé. Belles Étoiles, Elles nous attendent.
        Voilà le vrai Cap, la bonne espérance, la vraie fosse des Merveilles :
        Soyons-en Hardis et Cap ! Partons du lac, rejoindre cette grande étendue lumineuse…
        Mais n’échouons pas, Ô Lac.
        http://www.youtube.com/user/spacelab/featured?feature=etp-gd-space&v=ygB4GkZOH3Y

  7. Qui peut croire sérieusement qu’un tel scénario se réalise ? La peur que dans le cas contraire la pagaille, la panique l’emporte et balaient tout ? Herman Van Rompuy, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et José Manuel Barroso, sont-ils à ce point stupides où tentent-ils épuisés, de boucher le dernier trou dans la coque ? Ce serait en tout cas prendre les peuples de l’Union pour des débiles mentaux ?

    1. Mais qu’en ont-ils à faire des « peuples européens » ?
      Absolument rien, le mot « humanisme » est définitivement banni de leur vocabulaire.
      Les solutions existent pourtant, maintes fois suggérées et développées sur ce blog et pourtant ces nantis persistent dans la mauvaise voie.
      Que faut-il en déduire ?

    2. @Genetais

      Ce serait en tout cas prendre les peuples de l’Union pour des débiles mentaux

      ils ne sont pas loin de l’être
      Hexagone -Renaud 1975
      « Ils font la fête au mois d’juillet,
      En souv’nir d’une révolution,
      Qui n’a jamais éliminé
      La misère et l’exploitation,
      Ils s’abreuvent de bals populaires,
      D’feux d’artifice et de flonflons,
      Ils pensent oublier dans la bière
      Qu’ils sont gourvernés comme des pions.

      Au mois d’août c’est la liberté,
      Après une longue année d’usine,
      Ils crient : « Vive les congés payés »,
      Ils oublient un peu la machine,
      En Espagne, en Grèce ou en France,
      Ils vont polluer toutes les plages,
      Et par leur unique présence,
      Abimer tous les paysages. »

  8. L’Allemagne fait pression sur l’Espagne pour qu’elle demande le sauvetage de l’Europe.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/02/actualidad/1338662147_940152.html

    Et l’Europe « l’encourage » à le faire.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/02/actualidad/1338673475_457778.html

    L’un des porte-parole du Partido Popular de Rajoy dit qu’il ne faut pas exclure un sauvetage de l’Espagne et commence à parler des conséquences que cela pourrait avoir.
    http://www.publico.es/espana/435540/el-pp-desdice-al-gobierno-y-habla-ya-del-rescate-a-espana
    http://www.libremercado.com/2012-06-03/no-hay-que-excluir-una-intervencion-no-seria-el-apocalipsis-1276460268/

    L’eurozone se fissure
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/01/actualidad/1338580537_103229.html

    Un excellent article sur la crise économique espagnole et ses conséquences politiques:
    http://politica.elpais.com/politica/2012/06/02/actualidad/1338658033_704054.html

    1. @Pablo: le dernier article est très intéressant mais ne va pas au fond du problème. On y parle encore de problèmes institutionnels hispano-espagnols comme si la raison de la crise se situait là alors que ce sont tous les pays capitalistes qui sont en train de tomber les uns après les autres. C’est la chute d’un système socio-économique d’une ampleur plus large qu’une crise des Autonomies, du clientélisme ou d’un truc dans le genre. Ils ont pas encore capté en Espagne. Ils s’imaginent encore que « l’Allemagne ça marche bien » ou « les USA sont puissants ». Je crains donc que dans un premier temps, les Espagnols n’acceptent comme des veaux les mesures les plus néo-libérales qui soient.

      1. Problème hispano-español :

        Référendum en vue de déterminer comment utiliser l’excédent budgétaire de la mairie de Cáceres…

        Choix offert entre le maintien des fêtes avec courses de vachettes et corrida ou la création d’éventuels petits postes de travail municipaux…
        La fiesta a gagné… Mes compatriotes sont décidément indécrottables !!
        A l’heure où le gouvernement español tente désespérément de donner l’image d’une capacité au travail, le peuple décide que les fêtes traditionnelles sont plus importantes…
        Donc, quitte à rester traditionnels, pourquoi contester le retour à la españa (économique) des années 80 où ce pays était roi en terme de tourisme et d’accueil, au moins ?

        http://www.elmundo.es/elmundo/2012/06/03/espana/1338724939.html

      2. @ Moi

        Personne pense que l’origine de la crise en Espagne c’est son structure politique. Mais il est évident qu’elle aggrave très sérieusement la crise. Il y a 4 ans personne le voyait. Aujourd’hui tout le monde le sait. La priorité en Espagne n’est pas de baisser les salaires des fonctionnaires, les pensions de retraite et de monter la TVA (comme Rajoy s’apprête à le faire) mais d’éliminer les Autonomías, les Diputaciones et de surveiller de près les Ayuntamientos. Le problème c’est qu’on a jamais vu une caste, une mafia se saborder elle-même (et je les comprends: c’est dur de mettre au chômage des gens de la famille et des amis). Les systèmes ne se reforment jamais de l’intérieur. Moi je ne vois pas comment sans intervention de l’extérieur l’Espagne pourrait se reformer aujourd’hui avec des incapables et des corrompus pareils aux commandes.

      3. @Pedro Gil: l’objectif d’El Mundo est justement de faire passer ce genre d’idées, avec leurs petits faits divers continuels : « les Espagnols sont des feignasses, qu’on prenne des mesures pour ramener tout le monde à l’esclavage ». Et ça marche.

        @Pablo75: « Personne pense que l’origine de la crise en Espagne c’est son structure politique. »

        Ah bon, et comment tu combines cette affirmation avec le reste de ton commentaire? Qu’est-ce que ça va changer la suppression des Autonomias et une intervention de l’extérieur (je vois que tu souhaites l’arrivée de la troika, je suppose que c’est une mesure de « gauche » selon tes critères)? On te dit que tout le système capitaliste est en train de s’écrouler et tu proposes comme solution immédiate l’arrivée de liquidateurs de l’UE et du FMI pour l’Espagne? T’es à côté de tes pompes.

      4. Hola, Pablo: l’élimination de Diputaciones, Communes et Autonomias est parfait pour éloigner les citoyens des lieux où se prennent les décisions qui les intéressent, c’est la perte du monde à échelle humaine. La gangrène est là mais nous sommes obligés de la soigner avec attention. On ne peut jeter le bébé avec l’eau du bain.

      5. Les problèmes institutionnels espagnols ne sont pas anodins, tout comme ne l’est pas la ligne de fracture en Grèce.

        Des deux cotés, il y a le même potentiel explosif que dans l’ex-Yougoslavie en 1990. D’ailleurs, il me semble me souvenir qu’un des problèmes de la Yougoslavie, c’état également l’endettement international.

        Le développement de la crise va mettre en évidence qu’un nombre croissant de pays est « non gouvernable démocratiquement ». C’est à dire que, dans ces pays: soit il n’y a pas de majorité pouvant se dégager », soit ces majorités produisent des politiques inacceptables pour les classes dominantes, classes qui tiennent encore entre leurs mains, souvent, la réalité du pouvoir.

        L’Ue était censée protéger la paix. Il est de plus en plus clair aujourd’hui qu’elle engendrera la guerre.

        De ce point de vue, la situation de l’Allemagne est malgré tout plus stable. Elle est même relativement favorable, ses débouchés sont mondiaux (et pas seulement grecs), ses approvisionements relativement bien assurés à l’Est (pétrole, gaz); elle dispose d’une bonne compétitivité, sur des produits industriels essentiels.

        L’Allemagne est mieux armée pour résister à la fin de l’Euro que la France. Et je m’interroge sur le fait que l’Allemagne a peut-être déjà considéré depuis un certain temps que la fin de l’Euro (arraché à Kohl par Mitterrand en échange de la reconnaissance de l’Unification Allemande) était inéluctable à court terme.

      6. @Franck MARSAL: « soit ces majorités produisent des politiques inacceptables pour les classes dominantes »

        C’est bien ça. Plutôt que le défaut sur les dettes, on préfère l’une ou l’autre forme de dictature.

        « ses débouchés sont mondiaux (et pas seulement grecs) »

        C’est largement faux. L’excédent commercial allemand se fait à 85% sur les pays de l’UE. Et ses plus gros clients sont la France, l’Italie et l’Espagne.

        http://www.fondscapec.eu/DL/Dossier_CAPEC_1_modele_allemand.pdf

        Y’a pas photo, l’Allemagne est la grosse bénéficiaire du passage à l’euro. Ils sont sans doute assez solides pour s’en passer mais ça se fera pas sans mal, ils y perdront un gros avantage compétitif (en supposant que ces gros clients dévaluent leur monnaie).

      7. le service de la guerre propre, humanitaire, chirurgicale, pour la liberté, la sécurité, …
        serait proclamé urbi et orbi ???
        (perso, je dirais que l’humanité n’a plus les moyens de se payer une guerre, elle n’en survivrait pas

      8. @ Moi

        Je te l’ai déjà dit (et je crois que je ne suis pas le seul, Vigneron en sait quelque chose) mais je crois que tu as un très, très gros problème de comprenette, toi. À moins que ça ne soit pas de mauvaise foi. Tu mélanges tout, tu changes de sujet en pleine route, on répond à une objection que tu fais (saugrenue en général) et tu attaques la réponse en parlant d’une autre, sans la moindre logique. Ce matin tu lis un article qui dit qu’il faudra reformer la structure de l’État espagnol et tu objectes que ce n’est pas l’origine de la crise, ce que, évidemment, l’article ne dis pas. Première bêtise. Je te réponds que ce problème aggrave la crise économique espagnole, ce qui est une évidence pour tout le monde en Espagne aujourd’hui et même en dehors, et tu me dis que c’est idiot parce que le capitalisme est en train de s’écrouler. Deuxième bêtise. Mais mon pote, le thème de la discussion est: la structure politique espagnole actuelle aggrave la crise oui ou non? Non seulement tu ne réponds pas à la question (comme d’habitude) mais en plus « sales por peteneras » en rajoutant à la discussion d’autres thèmes – contrairement à Diego ou Franck Marsal, plus bas, qui ont des réponses intelligentes et qui posent de vrais problèmes.

        Conclusion: j’arrête de discuter avec toi parce que c’est totalement inutile. Vete a darle la paliza a otros, que eres más pesado que una vaca en brazos.

      9. @ Diego

        Je suis d’accord avec toi sur ta première phrase. Mais le problème est: l’Espagne a les moyens de se payer un modèle politique bien plus cher que le français ou l’allemand? Elle peut se permettre le luxe de multiplier par 17 la bureaucratie, l’incompétence, la corruption? Je ne sais pas si tu lis les articles dont je donne le lien ici depuis plus de 2 ans, mais c’est difficile après l’avoir fait de défendre les Autonomías. Je t’en rappelle deux:

        http://www.diarioelaguijon.com/noticia/1497/LOS-AGUIJONAZOS/Un-estudio-desvela-que-Espana-es-el-pais-con-mas-politicos-por-habitante-de-Europa.html

        http://www.diarioelaguijon.com/noticia/1838/LOS-AGUIJONAZOS/La-burbuja-de-la-deuda-autonomica-a-punto-de-estallar.html

      10. @ Frank Marsal

        « Les problèmes institutionnels espagnols ne sont pas anodins […] il y a le même potentiel explosif que dans l’ex-Yougoslavie en 1990 ».

        Tout à fait d’accord avec toi. C’est l’autre raison, en plus de l’économique, de finir avec ce modèle qui n’a fait que diviser artificiellement les Espagnols, en plus de les ruiner. Et c’est ce que pensent la plupart des Espagnols, d’ailleurs, dans les enquêtes sérieuses d’opinion. Moi je connais beaucoup de monde en Espagne et je lis beaucoup de choses dans la presse: depuis la crise je n’ai entendu personne qui défende el modelo autonómico actuel.

      11. @Pablo: « Mais mon pote, le thème de la discussion est: la structure politique espagnole actuelle aggrave la crise oui ou non? »

        Le thème de la discussion est : quelle solution pour sortir l’Espagne et les Espagnols de la panade? Ton problème avec les autonomies, j’en ai rien à cirer. C’est une rengaine nationaliste qui dans le meilleur des cas n’a retenu du jacobinisme que la centralisation.
        Et la réponse est non, la structure politique espagnole n’aggrave pas la crise. Elle n’a rien à voir avec la crise. Preuve en est que tu pourras supprimer les autonomies et centraliser tout ton saoul, le système financier espagnol restera quand même en faillite.
        On te dit que le problème est global, mondial et que c’est la crise d’un système socio-économique à l’échelle de la planète, tu réponds oui-oui et puis tu nous bassines encore et encore avec les autonomies espagnoles (tout en disant que c’est moi le lourd).
        Comment faut te le dire? C’est pas ça le problème, il te suffira pas de revenir à l’Espagne de Franco.

        PS: tu l’apprends peut-être, mais en Allemagne, ils ont les Land (http://fr.wikipedia.org/wiki/Land_(Allemagne)), c’est comme des autonomies espagnoles. Et en Belgique, c’est aussi un Etat fédéral avec des niveaux régional, provincial, etc. Donc arrête avec ton obsession purement madrilène des autonomies (je dis madrilène sans crainte de trop me tromper, y’a que eux que ça défrise à ce point). A moins que ce ne soit simplement la vieille rengaine de beauf sur l’excès de fonctionnaires inutiles?

      12. @ Moi

        J’ai compris: non seulement tu as des problèmes de comprenette graves mais en plus tu as une mauvaise foi stalinienne ahurissante et un culot d’acier pour parler avec un ton de spécialiste de thèmes dont tu ne connais ni le b.a.b.a. (exemple délirant: « non, la structure politique espagnole n’aggrave pas la crise »). Et cerise sur le gâteau: une logique qu’on ne voit que dans les pièces de Feydeau.

        Conclusion: il faut être fou pour perdre son temps à parler avec toi. Así que olvídame definitivamente.

      13. T’inquiètes pas, tu l’auras ta troïka de technocrates, l’écrémage de fonctionnaires et tout le toutim. Ce sera très Esthétique pour un fin Connaisseur comme toi. Tu peux même déjà te ré-écouter l’intégrale de Wagner en t’imaginant d’avance la planification démographique qui s’ensuivra.

        Allez, Pablito, réponds-moi encore une fois que tu me répondras plus. 🙂

      14. @ Moi

        « J’aime mieux les méchants que les imbéciles, parce qu’ils se reposent. »
        (A. Dumas)

      15. @Pablo: par contre toi, on te la fait pas tellement t’es aware… Au fait, t’es encore là?

      16. à Pablo75,

        Ayant connu un peu l’Espagne ces dix dernières années, j’ai toujours eu le sentiment (et non des preuves scientifiques ou idéologiques) que le système des provinces était extrèmement pernicieux pour plusieurs raisons dont voici les deux plus évidentes :
        1. La division des tâches
        2. La mise en concurrence
        Tout cela découle du principe « diviser pour régner » et a permis et encouragé le développement d’une bureaucratie multipliée et d’une prévarication généralisée.

        L’exemple de l’Espagne devrait faire réfléchir ceux qui, un peu partout, appellent à une fédération européenne.

        Il reste que la solution pour l’Espagne est certainement que ses habitants (je me refuse à utiliser le terme citoyen alors que la Cité a disparu) prennent en compte la nature de leur monde (qui est aussi le notre), comprennent quel rôle a tenu l’Espagne dans la division européenne des tâches, et conséquemment en tirent la première conclusion : le retour, et aussi, voire d’abord, par la monnaie, à une souveraineté minimum.

      17. @ Marlowe

        Tout à fait d’accord avec toi sur la première partie de ton texte. Avec le système des Autonomías, la caste politico-financière espagnole, non seulement elle a multiplié ses pouvoirs de façon exponentielle mais en plus elle a divisé de façon très forte « le peuple », avec les salades nationalistes, qu’elle a attisé fortement. 30 ans après l’installation de ce système on voit bien les conséquences: confiscation du pouvoir et des richesses para une minorité (gauche et droite confondues) en haut et division et ruine du « peuple » en bas.

        Sur la deuxième partie de ton post, il y aurait beaucoup à dire. Il faudrait une révolution en Espagne pour arriver à ce que tu prônes et qui serait l’idéal. Mais pour moi c’est utopique. Il faudrait qu’apparaisse un leader politique hors normes pour le faire. Mais il est où? En plus l’histoire espagnole récente est lourde et pèse dans la tête des Espagnols. C’est ce qui explique le désir d’Europe de beaucoup d’entre eux, qui ont dans la tête l’idée que seule intégrée en Europe l’Espagne peut échapper à ses propres démons. Parce qu’il ne faut pas oublier que l’Espagne a connu une situation très ressemblante à celle qu’on vit aujourd’hui: la fin de la monarchie et l’instauration de la 2e république en 1931. C’est « le peuple », dégoûté de la corruption et l’inefficacité de la monarchie de Alfonso XIII, qui a précipité sa chute en sortant dans la rue massivement. Mais après les politiciens « nouveaux » n’ont pas été à la hauteur et « l’expérience » n’a duré que 5 ans et a fini dans un bain de sang d’une sauvagerie rarement vue, suivi de 36 ans de dictature.

      18. En voilà un qui tombe à point nommé.

        http://internacional.elpais.com/internacional/2012/06/05/actualidad/1338923762_631101.html

        España, Grecia y Portugal son casos claros de cómo la ineficacia, los abusos y la corrupción no están suficientemente controlados o sancionados

        Au-delà de l’angélisme escamoteur qui nous a mené au bord du précipice, il y a des écarts culturels énormes entre les différentes régions d’Europe, et même au sein des différents pays, qui entraînent des divergences de vue radicales sur la façon de « gérer » le bien commun.

        Le cas de la cassure italienne me vient toujours à l’esprit, une amie originaire de Bari m’expliquait sa décision de s’installer au nord du Pô devant l’impossibilité d’envisager la construction d’un projet professionnel dans sa région d’origine sans affronter les comportements séculaires de féodalisme mafieux dans toutes les strates de la vie sociale.

        Dernièrement un Bulgare basé à Bruxelles me confiait, dans le même genre, sa déception que l’UE ne fasse pas de l’élimination de la corruption et du clientélisme généralisés une priorité absolue. Il ne voit pas comment, dans le climat actuel, son pays pourrait converger vers la prospérité.

        En période de vaches grasses, cela passe encore mais quand la précarité s’installe les comportements de repli sur soi et de désintégration de la solidarité émergent avec force. Ces différences ont à mon sens été sous-estimées par les bâtisseurs de cette pauvre Europe et aujourd’hui il entre dans la barque plus d’eau qu’on ne peut en écoper.

      1. Oh ! la Somalie dans les Balkans, les Grecs à têtes de Turc…, Delpla c’est beau comme l’an 40 ! Une idéologie blanche au sens qui est utilisé ici.

        Recette de fabrication d’une omelette : un blanc de Sida mental de Louis Pauwels, un jaune de 1968/1986 : Utopie sans morale, morale sans utopie de Comte-Sponville, touiller dans le sens du vent [Sachs (Jeffrey), Attali (commission 2007), Sarkozy, Hollande].

      2. @Rosebud
        🙂
        Oui….vu le cv…..on reconnait de suite le montage à l’ usine « croissance et bénéfice » !

      3. @schizosophie 4 juin 2012 à 10:04
        C’est injurieux pour l’an 40 à moins que ce ne soit pas à celui là que ta synchronie propre te mène…faut te dire qu’un temps j’avais dans le dos le tableau de Magritte (en poster) mais dans ce temps là l’abréviation PIP valait pour Psychothérapie d’Inspiration Psychanalytique sans AOC. Bref je ne vois aucun perceptum de qualité objective possible, sauf pour sciences dures mais c’est au prix de forclore le sujet parasite (d’où les changements de paradigme post mortem de leurs maîtres). J’use de synchronie comme clone de simultanéité, et c’est déjà une position tierce pour juger de l’appellation clone.

      4. @Rosebud1871, 5 juin 2012 à 00 h 29

        Mercier pour ce 40-là, en phase avec ces gens de lettres.

        Pour les deux dernières phrases, comprises hors le contexte propre de ce fil-ci, plutôt d’accord quant au non constat et à la réserve des conditions de possibilité facilitées par la moindre immédiateté de l’objet dit dur. Mais, le dur et le mou ça tranche comme le cuit et le cru, je m’enquiers d’une relation de continuité, pas exactement une échelle de Mohs, mais un lien dans lequel la circulation pourrait aller dans les deux sens. Certes, cela reste bien spéculatif, voire gue-din, ainsi dit.

      5. @schizosophie 5 juin 2012 à 08:06
        Ton échelle a ton coté pratique mais Mohs ne dit pas à quel température ni degré d’humidité le gypse est rayable avec l’ongle ! Pour contourner le gue-din (il t’obsède !) je ne vois pas de solution de continuité mais bien de rupture selon l’objet. Dès qu’on met quelque chose d’humain au centre d’une étude, on ne peut pas faire ce que tente le discours scientifique c’est-à-dire éliminer l’incidence de l’humain. Et l’import de modélisation dans les sciences humaines ne change rien au fond de l’affaire. Le cambouis subjectif reste de mise. La déforestation en Amazonie sans tronçonneuses Makita, c’est la déforestation des îles grecques avant Jésus-Christ, à la hache c’est plus lent : j’ai aperçu à la télé une machine soviétique rouillée haute de nombreux étages qui avait commencé à creuser au Soudan ou en Ethiopie je ne sais plus, un canal entre le nil blanc et le bleu. Qui décide de l’usage de toutes ces trouvailles de la science, marché ou états, il va bien falloir fonder des critères long terme.

      6. @Rosebud1871, le 5 juin 2012 à 12 h 46

        « Dès qu’on met quelque chose d’humain au centre d’une étude, on ne peut pas faire ce que tente le discours scientifique c’est-à-dire éliminer l’incidence de l’humain. »

        D’accord, tirons le fil quant au tranchant.

        D’un côté, la science molle n’est pas science, bourdieu de bourdieu !, mais ni les
        hommes ne rajeunissent et l’histoire, dont Marx transmet la tragi-comédie, les charge, au point que chacun d’eux part de l’illusion d’en être la fin (comme tu le restituais de jakadi), au risque d’y rester.

        De l’autre côté la tentation du discours scientifique échoue absolument, mais réussit relativement à son propre effort et d’autant que son objet s’y prête, à cette autre réserve près que plus il s’y prête plus il est éloigné de l’échelle humaine et plus les interventions pratiques à son égard sont incertaines. Peu importe pour l’aura de la science, Bachelard la transmettait comme poésie.

        Je ne vois pas de critère de césure, des degrés plutôt… L’objet d’Ambroise Paré est-il plus humain que la lumière d’Einstein et inversement celle-ci est-elle moins humaine que le sujet anatomique ? L’important est l’exotérisme, la manifestation des contraintes, sinon tension indéfinie vers l’absence de conscience, même pas de la fausse, que de la mauvaise en guise d’absence de lueur.

      7. @schizosophie 5 juin 2012 à 13:48
        Tu cites Paré, la médecine reste un art, et si elle n’a jamais été aussi scientifique c’est au prix du corps machine. Il y a continuité entre médecine vétérinaire et humaine, mais les souris blanches, elles, ne le savent pas. L’ennui c’est que le système neurovégétatif dit aussi nerveux autonome, semble parasité par les effets du langage. Des sadhu à force d’exercices spirituels prennent en main certaines fonctions dites autonomes, et commandent leur rythme cardiaque ou Alexandra David Neels rapportent des choses étranges aperçues dans ses pérégrinations. Ça n’empêche pas la médecine occidentale avec ses performances d’être adoptée là bas, parce que la biologie, c’est du dur, et que les effets des molécules une fois réglée le problème du placebo, sont universels, tout autant que la plomberie du soma. Par contre comme me disait un spécialiste, les effets secondaires publiés sur les notices ne sont que les plus importants, d’autres sont marginaux donc non précisés, enfin tous ne sont pas connus. Mais il y rarement des candidats au refus de soins prêts à signer l’attestation de sortie contre avis médical, y compris chez les créationnistes ! Chacun plie au savoir de la science, sans le plus souvent avoir les moyens de l’interroger. Choses entendues, les soignés les plus inquiets sont les médecins et les soignants n’aiment pas trop s’occuper des confrères, ce qui mène chacun à de l’automédication parfois très maladroite. Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. Tu connais « Un grand patron » d’Yves Ciampi qui reste ce qu’on a fait de mieux sur le sujet. Jacadi « le discours de la science ne laisse aucune place à l’homme » on ne peut pas faire plus tranché. En médecine il y a des « degrés » comme tu dis, mais là où ça bascule c’est quand on passe de la souris à l’homme. D’ac avec ton « plus il s’y prête plus il est éloigné de l’échelle humaine » mais concernant les « interventions pratiques » c’est déjà du domaine politique. Quand un truc est découvert en recherche fondamentale, très vite un autre type a une idée pour en recherche appliquée en faire quelque chose de vendable. Après les commerciaux se débrouillent. Bref le marché. On voit bien le problème avec les OGM ou le clonage. Et si un État pose un interdit, ça se déplace dans un autre ! Il faudra bien un jour ou l’autre poser des limites au niveau mondial comme il en existe déjà ici ou . Sinon comme tu l’as remarqué ça finit par faire des sales histoires.

      8. @Rosebud1871, le 6 juin 2012 à 00 h 03

        Bien d’accord à une précision près, aux dernières phrases.

        Carrément d’ac : la médecine reste un art, voyons comme il opère, travaille ou oeuvre ou comme il fait les trois. Cela m’évoque l’explication de Levi-Strauss (pas le jean), qui n’est pas ma tasse de thé en général, mais qui l’est en particulier lorsqu’il décrit la manière dont Quezalid, dans mon souvenir (je n’ai pas L’Anthropologie structurale sous la main, je retrouverai le passage si aucun commentateur ne source, chapitre IX ?), préside à la remise sur pieds d’une femme en alternant ses apositions et ses onguents avec des mélopées émises par les familiers de la malade dans un langage apparemment cosmologique ou manichéen mais qui décrit les organes affectés et l’histoire de cette affectation. Cela ne marche sûrement pas à chaque fois, mais la patiente participe, par une langue commune.

        Hors ceci, j’en retiens que Quezalid est précédé de sa réputation de grand guérisseur, que cette réputation, quand bien même elle reposait sur des trucs qui sont dits au lecteur, est d’autant plus importante qu’il est éloigné de sa région d’origine, et que cette langue était certainement pleine de savoir réel dont la trace s’est délitée au mélange d’autres langues spécialisées. L’étrangeté du point de vue européocentré donne à cette pratique une réputation de sorcellerie, c’était certainement un savoir-faire et un savoir dire liés : un exotérisme, une manifestation collective des contraintes.

        Si « les soignés les plus inquiets sont les médecins » c’est peut-être bien qu’ils ont conscience de la partialité de leur accès à leur propre condition que leur lègue leur langue disciplinaire et qu’eux aussi plient « au savoir de la science, sans le plus souvent avoir les moyens de l’interroger ». Si le discours de la science ne laisse aucune place à l’homme, je dirais que c’est parce qu’il s’en abrite, pas parce qu’il n’y est pas. La blouse ou le blues ?

      9. @schizosophie 6 juin 2012 à 08:33 Je n’ai pas du tout l’Anthropologie et je ne suis pas difficile en bon thé, mais j’ai trouvé une piste sur Quesalid éclairante sur ce que tu racontes. Je crois savoir qu’il y a aussi pas mal de transmission familiale dans ces affaires là. Après, comment le premier a commencé, je ne vois pas d’autre hypothèse que d’avoir accepté d’occuper une place pour un demandeur avec effets attenants. Que ça passe par un « savoir-faire et un savoir dire liés » c’est supposable de toutes les pratiques guérisseuses, exotériques ou pas, mais pour être pris par l’une de ces pratiques encore faut-il être immergé culturellement dans les connexions symboliques qu’elles mobilisent. A contrario la technicité de la médecine occidentale est réputée se battre l’œil du contexte culturel du malade, puisqu’elle s’adresse à des organes, des fonctionnements, des cellules etc. Dans mon souvenir c’est Kraepelin qui en médecine dite mentale est même allé jusqu’à soutenir qu’il n’avait pas besoin de paroles du malade pour un diagnostic, ce qui n’a pas forcément à voir avec une pratique guérisseuse…me diras-tu ! Pour le second paragraphe, je penche plutôt que c’est parce qu’ils ont « les moyens de l’interroger » qu’ils en connaissent les limites, d’où le malaise de savoir d’une part, et de savoir les limites de ce savoir d’autre part.

      10. @ rosebud

        « .. Dès qu’on met quelque chose d’humain au centre d’une étude, on ne peut pas faire ce que tente le discours scientifique c’est-à-dire éliminer l’incidence de l’humain. .. »

        un peu lapidaire amha….

        le discours scientique est une création humaine , donc à envisager comme telle…nonobstant , pour ce qui concerne les sciences dures , elles essaient de formaliser une approche de la réalité caractérisée par un certain nombre de constantes (de Planck, vitesse de la lumière…) permettant une certaine part de déterminisme ( içi , il y a beaucoup à developper , ce que ne permet l’économie de ce blog).

        le principe de base étant la possibilité de critiquer toute théorisation.

        donc « éliminer » , non !!

        peut-on dire que les connaissances scientiques induisent un « cadre » à rapprocher de l’idée de la castration symbolique utilisé par les freudiens et post-freudien ?

      11. @imago 7 juin 2012 à 09:05

        un peu lapidaire

        Même ramassé ça a le projet d’être éclairant, donc lampadaire.
        Le discours scientifique est aussi une création des extra-terrestres…allez voir Prométhéus…
        Vous éliminez à deux reprises le fi, autrement écrit en référence à votre question finale, « phi », dont vous n’ignorez pas qu’en grand ou petit phi, il note castration symbolique et imaginaire dans le corpus de Lacan : en somme vous répondez à votre façon à votre question.

    1. Oui, les commentaires d’Olivier Berruyer sont excellents, j’y adhère complètement.
      J’avais déja balancé ce lien sur un autre billet de ce blog cet après-midi. Mais mieux vaut deux fois qu’une.
      Diffusons, diffusons…

  9. Surtout pas changer l’équipe deja que sarko on la laissé partir , c’est qui qu’on va pendre !(plaisanterie) , faut qu’il reste ceux la ,puis ils sont tellement bon dans ce qu’il font ca serai dommage de cassé la dynamique , moi perso (pauvre et idiot de mon etat) ce m »eclate bien de voir tous ces gens avides autours de moi ruinés les uns apres les autres puis ca y va en ce moment un vrai regal.

  10. Le désir de désagréger les nations devient incontrôlable , monsieur les mondialistes , bientôt vous allez comprendre ce que veut dire le mot nation .;-)

    1. Rappelons que la mondialisation est un mouvement mené par des socialistes.

      Clinton, Blair, Chirac (ancien membre du PCF), Lamy, Jiang Zemin …

      1. « Rappelons que la mondialisation est un mouvement mené par des socialistes.
        Clinton, Blair, Chirac (ancien membre du PCF), Lamy, Jiang Zemin … »

        Vous en avez d’autres « bonnes » comme celles-la ?

      2. Ah, j’avais pas vu…. SJA nous refourgue la propagande FN de base…

        Chirac, un communiste convaincu… et tout le bastringue…

        Bon ben, oubliez le massage ci-dessous… c’est pas bizarre que vous êtes, c’est… complètement à la masse…

      3. Vous vous en prenez aux libéraux mais il y a 20 ans qu’ils ne sont plus aux manettes.

        Ils ont été remplacés par par des simili-keynésiens qui se sont imaginés que, le keynesiainisme étant un système fermé, il suffisait de l’appliquer au système fermé qu’est le monde pour qu’il marche. Cela ne vous a jamais interpelé que Pascal Lamy, directeur de l’OMC soit socialiste ?

        On voit aujourd’hui que cette idée était mauvaise. Mais cette idée n’est pas libérale.

        Les socialistes mondiaux de la troisième voie se sont alliés les libéraux qui ont été bernés pour la plus part l’idée d’ouverture des frontières et de circulation des marchandises.

        En réalité, il s’agissait de créer un sysème unique dans lequel l’investissement Mondial puisse être égal à l’épargne mondiale conformément à la doctrine keynésienne.

        Cela fait 20 ans qu’on fait (mal) du Keynes.

        M’enfin, ça ne devrait plus durer longtemps.

      4. Mais oui SJA, rin que des socialo-keynésiens qui mènent la danse depuis 20 ans, t’as ben raison choupinet ! Preuve ? Pff ! Voir c’te carne de crypto-marxo-stato-égalitaro-planiste de Greenspan !
        Eh ! SJA (Saint Just Anarchocapitaliste ? ), va donc voir chez Madelin, Salin ou Gave si j’y traîne. T’es grillé ici.

      5. @SJA

        Les libéraux ne se sont pas fait berner par les socialistes, SJA… mais par les communistes… Ce sont les communistes qui tiennent les manettes… Sont partout les soviets…. à la tête de toutes les banques…. Il faut enrayer le péril rouge… Sus à Merkel la Viêt Công…

      6. @Erde,

        Oui bien sur, c’est Clinton qui a fait entrer la chine à l’OMC. C’est Clinton qui a initié la mondialisation.

        Et c’est Clinton qui a relancé par la dette aprés le cycle d’économie de guerre des années ReaganBush. Bush a été battu sur le fait qu’il laissait la récession assainir les finances publiques à la suite du cycle d’endettement qui a permis la chute du mur et la prise du pétrole Saoudien.

        C’est Clinton qui, le premier, a initié le cycle de relance mondiale par la dette.

        Une fois dans la spirale, Bush et Obama ne peuvent que suivre. Dans le reste de « l’Empire » Blair, Jospin et Schroder ont emboité le pas de Clinton.

        Aujourd’hui, cette politique montre son échec total.

        Et ce n’est pas parce que les financiers se sont rapidement avérés indispensables à la relance par la dette qu’ils en sont responsables.

        La finance n’est que l’outil ultime de la relance par la dette.

  11. « La stratégie de désendettement dans laquelle il persévère a fait la preuve qu’elle ne fonctionne pas, accentuant un plongeon dans la dépression économique sans perspective d’en sortir. »

    D’accord, mais que voulez-vous qu’ils fassent…? qu’ils se déjugent, comme ça, devant tout le monde…?
    Ils préfèreraient crever plutôt que de reconnaitre que leur Dieu libéral qui les porte depuis 30 ans est un paquet de merde et que eux, sont des ânes… ou des menteurs…

    Moi je dis qu’il faut les aider… c’est comme avec les enfants… On leur dit… « c’est bien, c’est très bien »… et puis on ajoute… « mais tu vois là, peut-être qu’on pourrait ajouter ceci et remplacer cela… »
    Et on avance comme ça pour qu’ils n’aient pas l’impression qu’ils sont des voleurs et des incapables…

    Comment pourrait-on adapter cette technique à leur « nouveau » plan…?
    Si vous pouviez nous faire un billet dans ce sens M. Leclerc, peut-être que ce serait le début d’un virage politique… comment dire…? ….historique… et dans le pire des cas, si cela ne servait à rien, au moins, on se marrerait bien…

    1. Ce n’est pas le « Dieu libéral » qu’ils adorent, c’est le « Dieu relance par la dette ».

      Le « Dieu libéral » est mort avec la défaite de Bush en 1992.

      Ce que nous voyons aujourd’hui est la concéquence de cette mort.

      1. Mort en 92…? même la crise des subprimes ne les a pas fait douter deux secondes…
        Vous êtes bizarre SJA…. j’ai l’impression…
        « le « Dieu relance par la dette ». »… et par de la déréglementation du travail…
        … Ultra-libéral jusqu’au bout je vous dis…

      2. La crise des subprimes est dans le droit fil de l’idée de relance par la dette.

        Les incitations publiques à préter au plus défavorisés était trés fortes au Etats Unis.

        La doctrine de relance par la dette nécessite qu’on prête même à ceux qui ne peuvent rembourser.

        Voyez aujourd’hui on prête à des Etats qui ne rembourseront jamais.

        Et d’ailleurs, on voudrait bien mélanger de la mauvaise dette avec de la bonne (Eurobonds)comme du temps de subprime.

      3. @ SJA

        Le problème n’a jamais été de permettre à des moins riches ( qui sont payés au lance-pierre) de vivre… le problème a été le saucissonnage de leurs dettes (à taux variable… ça monte ça monte… ça étrangle ça étrangle)…. et l’éparpillement cynique de leurs dettes dans le monde entier…

        De toute façon, SJA… les moins riches, faut bien qu’ils vivent…? vous êtes d’accord avec ça j’espère…?
        Parce que sinon, faut le dire… si vous pensez qu’un pauvre coûte trop cher et qu’il vaut mieux l’abattre… ça se défend, mais faut le faire ouvertement….

        En 2007, les libéraux nous on ch*** une pagaille sans nom… Tout a failli cramer… les Etats ont soutenu l’économie réel et maintenant les libéraux s’amusent à mettre la pression à ceux qui leur ont sauvé la peau…. C’est pas dur à voir ça…?

  12. Voilà qui va nous valoir quelques tirades euphoriques et délirantes du côté de chez Biancheri, Quatremer et consorts… Le moindre lifting de notre pâle Europe arrache des cris d’extase à ceux qui s’obstinent à voir en elle la Reine du Ba(a)l…

  13. 2 infos supplémentaires sur l’Espagne et l’eurozone, et les euro-plans de nos euro-incompétents.

    1) Les données en provenance de la Banque d’Espagne montrent que 66,2 milliards d’euros ont quitté l’Espagne le mois dernier, le plus haut niveau depuis que ces statistiques sont tenues (1990). Ce montant est à comparer à une entrée de fonds de 5.4 milliards d’euros au cours du même mois l’année dernière.

    Autrement dit les capitaux fuient l’Espagne.

    2) L’Allemagne voudrait bien garantir une partie des dettes des Etats comme la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, … mais à une condition: qu’on leur gage nos réserves de devises et d’or.
    S’il y avait défaut, le gage tomberait dans l’escarcelle de l’Allemagne.

    Voir le lien ci-dessous avec l’article du Telegraph d’Ambros Evan Pritchard.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9298180/Europes-debtors-must-pawn-their-gold-for-Eurobond-Redemption.html

    1. Normal : L’Allemagne a fait le compte : Les deux-tiers de ses réserves de « métal-qui-ne-sert-à-rien » sont aux USA; autant dire qu’elle n’est pas prête à les revoir. Les réserves de l’Italie, du Portugal et de la France sont beaucoup plus facile à extraire à côté.

      La question subsidiaire : Serait-ce la raison pour laquelle la BRI ferait passer sous peu l’or en actif de classe 1?
      Pourquoi? Alors que tout le monde sait que le « métal-qui-ne-sert-à-rien » ne sert à rien….

      1. ???? j’avais lu quelque part que lors du sommet du G 20 de Nice en novembre, Angela s’était vu mettre la pression par Obama et Sarko pour qu’elle refile son or aux USA mais qu’elle les avait envoyé aux pelotes !!!

  14. Il n’est question que du sauvetage du système bancaire européen,la situation en Espagne les effraie,imaginons une restructuration de la dette espagnole à …50% comme pour la Grèce.
    Pour les autres volets rien de neuf,ils enfoncent un peu plus le clou de la politique de réajustement structurel,mais leurs outils sont limités dans le cadre actuel,le mot croissance ne peut être qu’une course à la compétitivité par la diminution des coûts de production (flexibilité du travail),privatisation à outrance du domaine public,faute d’augmentation des recettes ( égalité devant l’impôt et surtout du capital et de ses revenus,taxation des produits financiers,lutte contre l’évasion,…).
    Ils enfoncent le clou et resserrent le baillon des peuples (déni démocratique),les quatre proconsuls autoproclamés de Bruxelles nous refont l’histoire de la République romaine,on connaît l’issue…
    L’info de Tano est intéressante et non surprenante (la garantie or c’est le dernier recours quand le papier ne vaut que le papier,ça sent le sapin pour l’Euro)

  15. Le monde entier entre (enfin!) dans une remise en cause lourde voire dans un affrontement direct envers tous les systèmes de représentation .
    Et vous contribuez à nous permettre d’apprécier leur compétence/incompétence au fil de vos articles , François Leclerc , Paul Jorion …
    Il faut s’organiser . Nous n’avons pas besoin d’eux .

    1. Ce qui est bien avec les baïonnettes, c’est que ça peut aussi servir à ramasser les patates sans se faire un tour de rein.

  16. J’ai beaucoup aimé ces mots extrait du dernier texte de Frédéric Lordon: « Euro terminus »
    ils résument parfaitement l’attitude actuelle des « européens » de Bruxelles et s’inscrit dans la droite ligne du projet de ce projet:
    « La rechute en récession des économies européennes et l’incapacité à tenir (d’intenables) engagements de déficit, à l’image notamment de l’Espagne, en témoignent pourtant assez mais, dans une logique formellement stalinienne, d’ailleurs déjà vue à l’œuvre au moment de la transition russe, la conclusion tirée par les libéraux européens tient que les contrariétés du réel s’expliquent moins par les excès de leur politique que par l’insuffisance de ses applications. Inutile de préciser que cette logique-là n’a pas d’autre terme que le champ de ruines fumantes — précisément là où la Grèce se trouve conduite d’une main très sûre. »

  17. Un fédéralisme européen en réseau serait bien plus stable que le fédéralisme pyramidal actuellement recherché, dans l’unique dessein de préserver quelques privilèges.

    Sur les différents fédéralismes, lire l’article de la CNT.

    1. @ Cyberpipas, Kercoz

      Merci pour ce lien,

      Même si je ne partage pas l’illusion du combat final classe contre classe, c’est une remarquable analyse pour une approche libertaire de l’organisation.

      Dans le même style -d’analyse par niveaux d’organisation-, je suggère l’excellent :

      Société informationnelle. Idées pour l’autogestion, éd. du Cerf, 1973

      (Le premier réseau à transfert de paquets date de 1972 ; ) )

    2. Pour compléter, un intéressant essai de Joel de Rosnay « Surfer la vie » qui fait une excellente analyse de ce qui se passe déjà au niveau relationnel de groupes, à propos aussi de la mentalité de la génération Y mieux adaptée qu’on ne pense à l’avenir, et des info surprenantes sur les choses qui changent notre monde en toute discrétion, peut être pour un mieux.

      Une bouffée d’optimisme, un regard latéral hors du cadre. Je recommande.

      1. Merci pour votre référence sur cet auteur que je ne connaissais pas.
        C’est ça que j’adore avec ce blog: un flux continu d’articles décryptant l’actualité brûlante donnant lieu à une foule de commentaires ouvrant à leur tour d’autres portes…

  18. Voici une équipe qui entend bien gagner encore plus d’argent en mariant leurs intérêts en prévision du grand rapprochement entre les Etats-Unis et l’Europe au sein d’une union économique et monétaire avec une nouvelle monnaie. L’Euro prend effectivement de plus en plus l’odeur du sapin. L’Allemagne a probablement déjà choisi de laisser couler le bateau Europe pour voguer sous d’autres cieux, plus prometteurs.

    http://www.lecho.be/actualite/economie_politique_international/Mariage_de_milliardaires_dans_la_gestion_de_fortune.9199495-3159.art?highlight=rothschild

    1. Mouais… Les U.S espèrent-ils que l’Euro se casse la gueule afin que l’Europe/les ex-Euro se mettent au Dollar ??? Ca ne serait pas étonnant.

  19. Il manque dans l’équipe Catherine Ashton, pour annoncer la bonne nouvelle à la ville et au monde.

  20. Si on regarde de façon clair , quand l’Europe aide un pays , les gens qui sont dans ce pays sont plus malheureux . C’est donc que la méthode utilisé n’est pas là pour aider le peuple en question , mais des intérêt autres (il n’y a pas de jeu de mots, encore que !!!!! )
    Hors sujet ma découverte musicale Française de ce weekend avec ce clip que je trouve génial , mes 55ans font en sorte que j’ai toujours un peu de retard désolé .
    http://www.youtube.com/watch?v=EF2PGnZmXCI&feature=share

    1. Ah… Vous croyez que le but de l’Europe est d’aider ses peuples ? Ou bien de serrer la vis pour récupérer les sous ?

  21. En Espagne, même les bonnes nouvelles sont mauvaises. Comme chaque mois de mai, le chômage a baissé le mois dernier (- 30 313 chômeurs) mais beaucoup moins qu’en 2010 (-70 000) ou 2011 (-79.701). Il y a aujourd’hui en Espagne 524 463 chômeurs de plus qu’en mai 2011.
    http://www.lavanguardia.com/economia/20120604/54303251834/paro-desempleados.html
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/04/actualidad/1338793796_298937.html

    L’Espagne coule mais la caste politico-financière (corrompue jusqu’au trognon) ne renonce pas à ses privilèges: il y a toujours 27 000 voitures officielles, 4 000 entreprises publiques dont 90 % ne servent qu’à caser des amis et cacher des factures, 12 Mds € de subventions diverses, des Diputaciones et Autonomías qui ne servent qu’à augmenter d’au moins 60 Mds € chaque année les dépenses de l’Etat, etc, etc, etc. Et ce n’est pas Rajoy qui va changer les choses: il a déclaré l’autre jour qu’il n’était pas disposé à demander des responsabilités à personne (“No estoy dispuesto a pedir responsabilidades a nadie”) – il faut dire que s’il commençait à le faire et tous les impliqués se mettaient à parler, les conséquences seraient dévastatrices.
    http://www.cotizalia.com/opinion/disparate-economico/2012/06/04/la-gestion-de-rajoy-es-una-autentica-tragedia-7092/

    Un exemple du délire espagnol: le président de la Catalogne, région qui est en faillite et qui n’a pas le 13 Mds € qu’elle va devoir rembourser cet année, touche presque le double de salaire que Rajoy (144 000 € euros contre 78 000 €), et ses « consellers » (sous-ministres) 40 000 € de plus que les ministres de l’Etat. Artur Mas es le 5e politicien le mieux payé en Europe.
    http://www.abc.es/20120603/internacional/abci-sueldos-presidentes-ministros-europa-201205292201.html

    Un exemple, entre des centaines d’autres, de la corruption en Espagne: l’entreprise que dirigeait Pedro Morenés avant d’être nommé ministre de la Défense est poursuivie pour fraude fiscal. Il va sans dire que le type ne démissionne pas.
    http://www.vozpopuli.com/nacional/3948-la-empresa-del-ministro-de-defensa-acusada-de-fraude-a-la-administracion-publica

    Un autre exemple: ça va lui être difficile au gendre du roi d’éviter la prison. Il pourrait être condamné à 4 ans.
    http://ecodiario.eleconomista.es/espana/noticias/4015972/06/12/La-Fiscalia-ve-complicado-que-Urdangarin-evite-la-carcel-le-pueden-caer-4-anos.html

    En Espagne, même le président du Tribunal Supremo, pourtant catho pratiquant, a de gros problèmes avec l’éthique.
    http://politica.elpais.com/politica/2012/06/03/actualidad/1338747225_489828.html

    Selon des sondages faits avant la crise de Bankia par le Centro de Investigaciones Sociológicas 48,3 % des Espagnols pensent que la gestion de Rajoy et mauvaise ou très mauvaise. Idem pour l’opposition avec 52,4 %. Rajoy inspire peu ou aucune confiance à 71,6% des Espagnols alors que pour Rubalcaba, le chef du PS, c’est le 78,8%.
    http://www.elconfidencial.com/espana/2012/06/04/la-crisis-bancaria-amenaza-con-originar-un-mapa-politico-a-la-griega-99280/

    Le ministre du Budget, C.Montoro, se fout du monde comme rarement l’on a vu en Espagne. Il a dit vendredi dernier que le déficit des régions était de 0 % au premier trimestre 2012 alors que la chute de leurs recettes est de 18 % depuis le début de l’année et que le gouvernement leur a avancé 5 Mds € pour combler les trous après leur avoir prêté 15 Mds € en février et avoir promis 35 Mds € pour qu’elles puissent payer toutes leurs factures cachées.
    http://www.cotizalia.com/opinion/disparate-economico/2012/06/04/la-gestion-de-rajoy-es-una-autentica-tragedia-7092/

    Et pendant ce temps-là, chaque jour en Espagne 159 familles (dont 82 % avec des mineurs) sont expulsés des apparts qu’elles ne peuvent plus payer.
    http://www.lavanguardia.com/vida/20120602/54302819246/espana-159-desahucios-dia.html

    Et les espagnols riches sont de plus en plus riches: 7 % de plus en 2011 malgré la chute de la Bourse.
    http://www.eleconomista.es/empresas-finanzas/noticias/4015921/06/12/Las-grandes-fortunas-ganan-hasta-un-7-mas-en-pleno-desplome-bursatil.html

    Si la Troika intervenait en Espagne 500 000 fonctionnaires perdraient leur travail.
    http://www.eleconomista.es/espana/noticias/4015650/06/12/Si-la-Troika-interviniese-Espana-500000-funcionarios-se-quedarian-sin-trabajo.html

    Le système bancaire espagnol a besoin de 120 Mds €
    http://www.cotizalia.com/opinion/disparate-economico/2012/06/04/la-gestion-de-rajoy-es-una-autentica-tragedia-7092/

    Les projets du gouvernement espagnol pour restructurer les banques
    http://www.elimparcial.es/economia/el-gobierno-planea-reestructurar-la-banca-publica-con-goirigolzarri-a-la-cabeza-del-proyecto-financiero-105328.html

    Les banquiers espagnols, pas contents des contrôles du gouvernement (pauvres choux…)
    http://www.abc.es/20120522/economia/abci-banca-auditores-morosidad-ladrillo-201205221302.html

    Les dettes colossales du secteur immobilier espagnol:
    Bankia 38,2 Mds €, Banco Santander 32 Mds €, Banco Popular 22,8 Mds €, BBVA 21,8 Mds €, CaixaBank 20 Mds €. Et les 5 plus grosses entreprises du secteur plus de 19 Mds € (la chute des benefices des 6 plus grandes a été au premier trimestre 2012 de 46 %).
    http://www.eleconomista.es/empresas-finanzas/noticias/4015905/06/12/La-deuda-de-los-bancos-llena-de-dudas-el-futuro-del-ladrillo-en-su-ano-horribilis.html
    http://www.eleconomista.es/empresas-finanzas/noticias/4016002/06/12/Las-inmobiliarias-de-la-banca-sufren-unas-perdidas-de-4000-millones-de-euros.html

    L’Espagne fait peur aux banques étrangères.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/03/actualidad/1338751579_937692.html

    Entretien de Carmen Reinhart, économiste du Peterson Institute, sur la situation économique de l’Espagne
    http://economia.elpais.com/economia/2012/06/03/actualidad/1338750908_069338.html

    1. La même histoire se répète PARTOUT…certains, ceux qui détiennent le pouvoir, s’ENRICHISSENT et les citoyens de base, ceux qui payent tout….assistent à l’ECROULEMENT et vont payer sur X générations !

      STOP réagissons ICI et MAINTENANT …qui est prêt à faire une MEGA grêve de la faim pour stopper cette logique infernale ?

      1. @ Arielle

        « Il serait juste que les grands de la terre [aujourd’hui les oligarches] et que tous les nobles [aujourd’hui les financiers] fussent pendus et étranglés avec les boyaux de prêtres [aujourd’hui les politiques]. »
        (Jean Meslier (1664-1729), curé d’Étrépigny. Mon testament)

      2. Une grève du paiement des impots avec les sommes déposées sur un compte associatif serait plus utile qu’une grève de la faim.

      1. @ Lisztfr

        Oui. Sans doute parce qu’il n’y a pas assez d’huissiers… Parce qu’en attente, il doit y avoir quelques dizaines de milliers, sinon des centaines de milliers.

      2. P.75, tu nous fais rire amarillo avec tes 159 expulsions par jour, 58 000 par an…
        Source fondation Abbé Pierre/Nouvelobs mars 2012 :

        Le nombre d’assignations, toutes causes confondues (impayés, congés, etc) a encore progressé avec 158.329 procédures en 2010 (soit une augmentation de 26% en 10 ans, et même de 7% depuis 2008) », selon les derniers chiffres disponibles diffusés par’association. »Le nombre d’expulsions par la force publique (11.670 en 2010), extrêmement traumatisantes, ne se tarit pas non plus.
        D’autant qu’au- delà des interventions de la force publique, on estime à près de 50.000 les ménages, qui « n’attendent pas la visite de la police pour libérer les lieux », ajoute la Fondation, qui mène campagne pour que le logement soit un sujet « prioritaire » de la campagne pour l’élection présidentielle de ce printemps.

      3. @ Vigneron

        Si je comprends bien la Fondation abbé Pierre, depuis Paris, connaît la situation espagnole mieux que la « Plataforma de Afectados por la Hipoteca » (Plate-forme des victimes des hypothèques), c.à.d. les intéressés espagnols eux-mêmes. L’article de La Vanguardia (journal de Barcelone très sérieux) est clair, c’est l’association (son assesseur juridique pour être précis) qui a dit ça à l’agence de presse Efe.

        La même nouvelle avec le même chiffre dans un autre journal (de gauche:

        « Chaque jour on exécute jusqu’à 159 expulsions [de domicile] en Espagne ».
        http://www.publico.es/espana/435463/cada-dia-se-ejecutan-hasta-159-desahucios-en-espana

        Et je peux t’en trouver une douzaine d’autres…

      4. Pfff, tu t’fais vieux P.75 (ans ? ), la Fondation Abbé Pierre se contrefout des gnols, les chiffres concernaient les expulsions en France bien sûr, uniquement de locataires évidemment. Alors tes 159 proprios ratés par jour… Quand tu connais les chiffres ricains en plus. Sont cools les banques espagnoles…

  22. La question est: quelles sont les forces sociales et politiques capables de s’opposer à ce projet ?

    1. Une macédoine : FDG, NPA, LO / les JorionionoLecléristes et tous les hommes de bonne volonté, une fraction seulement de EELV /+/ Souverainiste de droite et gauche, FN. Sacré galimatias, un gloubiboulga indigeste s’il s’agit d’agir. Mais bon, si nous sommes les 99%, pas étonnant que cela brasse large (et que ça sente un peu mauvais par endroit…).

      Il est en revanche plus clair et simple de se demander : qui est pour? Inutile ici de chercher au milieu des « forces sociales et politiques » : intérêt du capital, représentants et petits commis de tout poil ont déjà levé haut la main. Il faut juste apprendre à les identifier par le vocabulaire et la livrée.

    2. A l’été 2011 une énorme majorité de français (78%) a déclaré lors d’un sondage être favorable à la Règle d’or (présentée comme destinée à empêcher l’Etat de dépenser plus d’argent qu’il n’en a) mais ils étaient encore plus nombreux (86%) à dire que cette règle n’aurait aucun effet. Les français sont nombreux à voter mais tout se passe comme si ils ne croyaient pas vraiment à l’efficacité des pouvoirs politiques.

      Pendant les trente glorieuses la protestation des forces sociales était incomparablement plus forte qu’elle ne l’est en ce moment mais ça s’explique facilement: on ne risquait pas grand-chose en protestant si on compare avec aujourd’hui où c’est seulement quand une entreprise ferme et qu’il n’y a plus rien à perdre que les actions de protestation se déclenchent (la plus part du temps sans résultat.)

      Si ce qui précède est fondé ce n’est ni un mouvement d’opposition politique ni un mouvement de protestation sociale de forme classique qui pourraient produire des effets importants mais plutôt une révolte de ceux qui auront le sentiment de n’avoir plus grand-chose à perdre. Faire durer la chute le plus longtemps possible et éviter une dégradation rapide des conditions de vie est peut-être bien le soucis prioritaire des pouvoirs en place.

      Avant la révolution de 1789 des discussions philosophiques qui nous apparaissent maintenant comme prophétiques devaient paraître totalement détachées des réalités …

      1. GL,

        Pendant les trente glorieuses la protestation des forces sociales était incomparablement plus forte qu’elle ne l’est en ce moment

        Ah bon ? Z’êtes sûr ? A la fin alors, en 68 ouais, quand les etudiants-diants-diants s’y sont mis. Faut dire qu’à Nanterre z’avaient une vue imprenable sur le « quart-monde » français et ses bidonvilles…

      2. @Vigneron

        J’ai participé à beaucoup plus de grèves dans les boîtes où j’ai travaillé que mes enfants qui n’en font aucune quand il sont en CDD dans le privé et pas beaucoup plus quand ils ont un boulot de non-titulaire dans la fonction publique. Je n’ai évidemment aucune critique à leur faire à ce sujet.

        Avant 68 comme après et peut-être même encore après 75, la droite poussait des grands cris à cause des français « toujours en grève » et ça n’avait pas grand-chose à voir avec les étudiants de Nanterre.

      3. Vous bossiez dans quoi et à quel poste ? C’est le fordisme triomphant, la croissance à 4/5% chaque année quasiment sans interruption pendant 25 ans, l’internationalisation du commerce, la main d’oeuvre pas chère, les matières premières idem, les ouvriers qualifiés remplacés par des OS moins payés arrivant des zones rurales désertifiées ou de l’ex empire grâce à la généralisation du productivisme fordiste, un smig et des retraites scandaleusement faibles, des femmes isolées quasiment abandonnées, le consumérisme béat à son apogée etc, c’est ça les « glorieuses ». Et y s’en trouve encore pour rêver de ce qui nous a menés ou l’on en est aujourd’hui… Avant 68, rien n’a bougé dans les rapports de force salariaux, rien de rien. Et la CGT et Cie n’ont fait qu’accrocher leurs wagons à la logo des gauchos et libertaires étudiants. Aujourd’hui ils ne veulent même pas en entendre parler. Ah si ! La CGT soutient et finance ouvertement le FdG, that’s All. Marvelous. Mon pronostic : la Cgt est condamnée à terme. Pourra pas être pire sans elle.

      4. « Vous bossiez dans quoi et à quel poste ? »

        Technicien – programmeur – conception et fabrication d’ordinateurs – une petite boîte que plusieurs entreprises françaises se sont successivement refilé comme une patate chaude, inutile de raconter (ça a fini mal digéré par CII Honeywell Bull un temps nationalisée par Mitterrand.) C’était donc pas la chaîne chez Renault ni la CGT (même si on faisait grève en même temps pour des revendications style retraite à 60 ans), ce dont on essayait de se mêler dépendait en réalité de ce qui se passait dans la Silicon Valley!

        Donc pas représentatif du syndicalisme de l’époque, plutôt un exemple de ce que la « lutte contre les patrons » n’avait déjà plus de sens, le patron-qui-s’en-met-plein-les-poches n’étant plus identifiable, personne avec qui négocier (et négocier quoi?), combats contre des moulins à vent.

        Au « defendez vos droits » de la CGT les CDD répondent « quels droits? »

        « ce qui nous a menés ou l’on en est aujourd’hui »

        Je ne rêve pas de cette époque – je suis d’accord avec la liste de ses tares – idem à propos de la CGT – n’empêche que c’est à un retour fantasmé de ces « glorieuses » que correspond une bonne partie des voix de Sarkozy et l’essentiel des voix de Hollande, non?

  23. http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Berlin__les_eurobonds_envisageables_seulement_dans_de_nombreuses_annees73040620121213.asp

    « BERLIN – L’introduction d’euro-obligations, un outil de mutualisation des dettes européennes, ne sera pas envisageable pour Berlin avant de nombreuses années a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement allemand.

    Les euro-obligations seront envisageables à la fin d’un processus d’intégration politique en Europe, a déclaré le porte-parole Steffen Seibert. Ce qui est envisageable, c’est qu’on ait les conditions qui permettent d’envisager des eurobonds à la fin de ce processus, a-t-il dit, en ajoutant : Nous parlons de nombreuses années. »

  24. « Grèce : les maux de la crise.
    Suicides en forte augmentation, dépressions, angoisses, nouvelles addictions…, la crise fait des ravages dans la tête des Grecs. »
    http://www.lepoint.fr/monde/grece-les-maux-de-la-crise-04-06-2012-1468978_24.php

    À propos de la Grèce, une voix discordante:
    « Mme Lagarde face au choeur des hypocrites » par Franz-Olivier Giesbert
    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/mme-lagarde-face-au-choeur-des-hypocrites-31-05-2012-1467067_70.php

    « Kerviel & Koubbi contre l’establishment.
    L’ex-trader de la Société générale, dont le procès démarre le 4 juin, a enrôlé mi-mars un nouvel avocat, qui multiplie les plaintes contre la banque. »
    http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20120601.OBS7271/kerviel-koubbi-contre-l-establishment.html

    1. Pablo75

      Enfin une explication, FOG n’est plus curieuse alchimie ,et l’hypocrisie est un sujet dont il a la traîtrise .Qui sont ses amis

  25. Je te prête, tu me prêtes, par la barbichette… le premier qui rira aura une tapette!

  26. Il n’aura pas grande chose qui sortira de ce « Master Plan ».
    Le problème crucial reste la croissance, celle-ci n’est pas en vue, d’autant plus que le climat économique est en train de se refroidir, et cela dans le monde entier, y compris en Chine.
    La grande politique de Merkel et compagnie consiste à vendre au public une « pespective » à long terme: afin de permettre aux pays du sud d’être économiquement compétitfs, il faut faire des sacrifices, en clair: restrictions des dépenses en matière sociale (donc encore plus de dumping social), favoriser les marchés intérieurs (comment?)……….en résumé, on prône l’austérité pour plus de croissance, rien de nouveau, alors que les allemands devraient savoir, l’exemple de la ex-RDA le démontre bien, qu’un pays a besoin de temps, beaucoup de temps pour se réformer, pour trouver son style dans ce marathon mondial. L’Espagne a un énorme problème dans ce contexte. Injecter des sommes fabuleuses ne sert à rien, on contruit des routes ou maison avec, mais cela ne change pas la structure d’un pays.
    Mais Merkel – c’est l’impression que j’ai – est prisonnière d’un système de doctrines qu’elle défend, comme jadis tatie Thatcher en Angleterre.

  27. Allez, puisqu’un illustre visiteur de ce blog veut des idées en voici une :

    Pour faire remonter temporairement la
    crois sens ou croîs sens ou croâ sens ou croix sens ou sans, si vous voulez

    Achetons tous 2 rames et un pneu qui servira de bouée

    Prix d’un pneu :

    40 euros (en moyenne) x 65 millions (environ) d’habitants : Euros 2 milliards 600

    2 rames en bois par personne (prix moyen 60 euros) j’ai dit rames hein ? pas pagayes, les rameurs, ça rame (comprends pas d’ailleurs que les rames coûtent plus cher que les pneus, quel sens de l’écologie ce Monsieur Prix)

    Donc 2 x 60 euros x 65 millions (environ) d’habitants : 7 milliards 800.

    Ce qui nous fait au total 10 milliards 400

    Elle est pas belle la vie ? Tout le monde aura sa petite maison flottante. En plus cela fera du sport gratuit et tout le monde pourra taquiner le poisson avec une branche d’arbre, une ficelle et des morceaux d’humain en appâts.

    Hum… je sens que Michelin et l’Amazonie vont m’en vouloir d’avoir posté ce commentaire.

  28. Le spot de campagne de ce qui s’appelle l’UMP, ex union pour la majorité présidentielle du temps de Chirac, maintenant union pour un mouvement populaire, prouve s’il en était besoin, que ce parti concentre tout ce qu’il peut y avoir de tarés en politique. Je ne sais pas comment il se fait que dans un pays moderne comme la France, on a réussit en 5 ans de sarkozysme à importer Dieu sait d’où une mentalité digne du père de Chateaubriand, d’une noblesse décatie, voire d’outre tombe. Un programme de peur, qui fait semblant de croire à l’existence d’un peuple de garçons bouchers, de pauvres hères incultes, qui réagissent au mots « autorité », « prières de rues », « assistanat ».
    L’éducation ? c’est l’autorité. Il faut de l’autorité pour discipliner les d’jeunes Avec l’autorité, tout ira bien, la société manque cruellement d’autorité.
    Les prières de rues, grand sujet.
    Nous préférons le travail à l’assistanat. Ah bon ?

    L’UMP ferait bien de se faire harakiri, ils sont un anachronisme vivant.

  29. On est là à commenter les péripéties de ces criminels, mais qui parle de les mettre hors d’état de nuire ???

  30. Croissance, croissance: inutile de se perdre en incantations, elle ne reviendra pas: l’énergie et les matières premières sont déjà -malgré la crise- à un niveau de prix qui la brideront aussitôt qu’elle osera repointer le bout de son nez.
    La seule façon de s’en sortir serait de démanteler les paradis fiscaux, et de s’engager à fond dans une industrie de l’économie, de façon à déduire drastiquement ces besoins. Mais cela nécessite au préalable un gros budget recherche…financé par qui ? Quand bien même, ses effets sur les budgets d’états ne s’en feraient sentir qu’à moyen ou long terme.
    Donc, désolé, mais aucun esprit raisonnable ne peut imaginer une issue heureuse à tout ça.

    Ah, le traité de Lisbonne, ses dispositions me font rire (jaune): prévoir une sanction pécuniaire se chiffrant en milliards pour les états non vertueux, quelle farce ! Comment pourront-ils s’en acquitter ? En s’endettant un peu plus ? Ca n’a aucun sens…
    …sauf celui de justifier des coupes drastiques dans les budgets sociaux….

    Et au profit de qui, s’il vous plaît ?

      1. 4ème version du rapport Meadows, une rente ce truc…
        Té ! Question. Kikesé le zouave (le chasseur alpin-lapin autrichien plutôt…) qu’a dit 1 décembre 1974 lors d’une remise de prix : « l’immense publicité donnée récemment par les médias à un rapport qui se prononçait au nom de la science sur les imites de la croissance, et le silence de ces mêmes médias sur la critique dévastatrice que ce rapport a reçu de la part des experts compétents, doivent forcément inspirer une certaine appréhension quant à l’exploitation dont le prestige de la science peut être l’objet. »

      2. @Vigneron

        Une rente ce truc !!! surement dans la mesure ou le sujet est inépuisable !!! (en quelque sorte comme le raisin qui a chaque printemps….)

        Sinon, pour la question sur le Zouave, je donne ma langue au chat 🙁

      3. Extrait de ce mémo de Denis Meadows:
        Question: Mais qu’est-ce qui résoudra le problème alors ? (croissance, ressources, pollutions…)
        Réponse: Rien.
        Il est génial ce mec. J’adhère totalement
        Merci pour ce lien

      4. Moi, von H. bien sûr, l’avant-garde de la «critique dévastatrice» selon von H. : « Defence of Economic Growth » de Wilfred Beckerman (1974) et « Economic Growth and Stability » (1974) de Gottfried Haberler.
        Où le donne raison, pour une fois, à von H. c’est qu’on c’est fadé ad nauseam dans les seventies, au collège puis au lycée, le rapport Meadows et les conclusions du « Club de Rome » inspirées par le Massachusetts Institute of Technology beaucoup plus que toute autre théorie critique économique ou sociale du capitalisme bon teint finissant de l’époque. Très insuffisant, et vaguement démobilisateur, comme une aimable diversion de critiques plus radicales de la complexité qui germait alors. On baigne encore là-dedans avec en mousse bleutée la vague nostalgie de… ces mêmes décennies « glorieuses » que ce rapport Meadows mettait précisément en cause en en extrapolant les conséquences en cul-de-sac… Etonnant non ?

      5. @vigneron: « On baigne encore là-dedans avec en mousse bleutée la vague nostalgie de… ces mêmes décennies « glorieuses » que ce rapport Meadows mettait précisément en cause en en extrapolant les conséquences en cul-de-sac… Etonnant non ? »

        Le crépuscule des dieux…

  31. La royauté ou la monarchie est de retour mais sous forme financière.
    Nous avons l’oligarchie libérale au commande.
    Ce sont les hommes de l’harmonisation de la structure de financement.
    C’est l’intégration de l’Europe sur le modèle libéral US.
    Avec sa répartition des richesses qui favorise la concentration.
    Le rang des pauvres et des exclus va grossir mais jusqu’où ?
    Ils n’ont « même pas peur » car pour eux les peuples ne sont plus.
    Ils veulent la populace et l’élite « européenement » financière….
    Les codes de demain seront des marques : « le nike man » par exemple.

  32. Il est sans doute temps d’appeler un chat un chat : capituler aujourd’hui devant ce que l’on appelle abusivement les marchés, – parce que ce sont tout sauf des marchés -, relève probablement de la haute trahison et devrait entrainer la destitution des responsables élus qui acceptent les conditions honteuses qui leur sont imposées en sachant très bien que les « marchés » ne sont que le paravent d’une poignée de spéculateurs, jouant sans risque avec l’épargne à long terme des citoyens lambda et dont une des figures emblématiques va jusqu’à se vanter d’avoir défait à son profit la Banque d’Angleterre et la livre sterling. Dans le domaine militaire, on a puni des généraux pour moins que ca. Que des responsables politiques qui tiennent leur légitimité du peuple puissent avoir la faiblesse ou l’inconscience de brader au nom d’une prétendue « modernité » la protection sociale des citoyens de leurs pays, et donc l’un des fondements essentiels du pacte social qui les constitue, pour satisfaire les intérêts personnels de ces spéculateurs sans que personne ne puisse les en empêcher dans le cadre normal du fonctionnement des institutions est tout à fait regrettable, et, faute de mieux, oblige à utiliser des moyens extraordinaires pour tenter d’éviter à tout prix que les citoyens n’en viennent à constater que les violences qui leur sont faites et les dénis de démocratie et les duperies dont ils sont les victimes ne peuvent être combattues que par la révolte et la violence physique.

    JP Vignal

  33. Oui, mais quelle équipe !
    Avons-nous jamais assisté à de si héroïques assauts de paralysie
    et de si sublimes élans de ligotage psychique ?

  34. Ce sont les droits à travers le temps que la finance et les Etats sont en train de faire disparaître.

    La Grèce n’est que l’exemple de ceux que les Etats-Unis, la France, l’Allemagne ou l’Angleterre vont subir. C’est passé d’un stade, à un pays comme la Grèce qui répresente 2% du PIB européen à l’Espagne maintenant. Petit à petit, la finance et les Etats vont évoluer jusque vers les populations des pays du G7.

    Comme de nos jours, nous avons acquis ses droits à travers les années depuis la fin du XIXème siècle et les débuts du syndicalisme. Les Etats et la finance sont en train de petit à petit les enlever, c’est un destin à la grecque qui attends tous les pays. Pour en arriver à là, on endette les Etats, les régions et les collectivités locales, dérégularisation du marché du travail, hausse très importante des prix (immobilier, alimentaire,ect…), baisse des droits de santé, éducation, sociaux et des services publics. Tous les droits concernant ses questions (et d’autres aussi) sont menacés, par la même le niveau de vie de la société.

    Ce ne sont que des marchés, comme l’était l’Irlande ou l’Espagne avant que la croissance insupportable à réaliser, parce que le PIB ne peut s’élever indéfiniment que ce soit en importation, exportation ou consommation intérieur (même mélangés).

    A ce moment-là, tous les droits même les plus anciens sont remis en cause, et par là même la cohésion de la société. Comme la seule idéologie est l’appât du gain et le profit, qu’une tiers-mondisation de la société se répande dans les classes moyennes et populaires, n’est pas un débat quand il s’agit de ses questions monétaires et financières.

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